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Allez-vous pouvoir continuer à réparer vous-même vos appareils électroménagers en panne ?

C’est déjà difficile pour l’automobile On sait déjà que, pour les automobiles, les réparations par leur propriétaire deviennent de plus en plus difficiles en raison de la complexité liée à la fois à la densité de ce qui est maintenant casé sous le capot et à l’électronique embarquée, de plus en plus présente. À part pour une simple vidange, et encore, le passage par la case garagiste devient quasiment inéluctable. Et, pour compliquer la chose, les fabricants de véhicules tentent de vous convaincre que la garantie de votre nouveau véhicule n’est valable que si vous le faites entretenir au sein du réseau de la marque. C’est bien évidemment complètement faux, n’importe quelle garage, affilié à une marque ou pas, peut réparer votre véhicule sans que le fabricant puisse vous refuser l’application de la garantie. Encore faut-il qu’il ait l’équipement nécessaire pour gérer les aspects électroniques (diagnostics mais aussi remise à zéro de la date du prochain entretien, par exemple) C’est clairement une tentative abusive de la part des constructeurs de vous imposer de passer par leur réseau alors que vous êtes peut-être extrêmement satisfait de votre garagiste habituel. Qu’en est-il pour l’électroménager ? Est-ce que les fabricants d’appareil électroménagers ne sont pas eux aussi dans une voie où ils essayent de vous coincer au sein de leurs réparateurs agréés ? Aujourd’hui, pour la plupart des appareils de ce type, si vous êtes bricoleur ou si vous connaissez un de ces ateliers où des bénévoles vous aident à réparer votre appareil, il vous suffit de commander les pièces en panne et de les remplacer vous-même pour obtenir un appareil parfaitement fonctionnel. Un de nos adhérents a pourtant eu récemment une désagréable surprise. Son four Whirpool® étant tombé en panne, sous garantie heureusement, il a fait appel au SAV du vendeur pour le faire réparer. Sa surprise a été grande lorsqu’il a appris que, une fois la carte contrôleur remplacée (chose qu’il aurait plus faire lui-même si l’appareil était hors garantie), le réparateur devait impérativement, à l’aide d’un ordinateur relié au nouveau composant d’un côté et à Internet de l’autre, utiliser un logiciel spécifique pour se connecter sur un serveur de Whirlpool® afin de reprogrammer la carte nouvellement installée. Autrement dit, en l’absence du logiciel de configuration et d’un compte adapté chez Whirlpool®, un individu quelconque qui aurait souhaité réparer lui-même son four en aurait été incapable. Aujourd’hui, de plus en plus de gros appareils électroménagers sont bardés d’électronique comportant des logiciels capables de piloter toutes les fonctions. Alors que l’obsolescence programmée est déjà un scandale en soi, les fabricants s’orientent-ils également petit à petit vers un verrouillage de l’auto-réparation ? Si la réponse n’est pas certaine pour l’instant, la question doit être posée. L’indice de réparabilité Dans l’état actuel des choses, avant d’acheter un appareil, n’hésitez pas à regarder à la fois l’engagement du constructeur sur la durée de disponibilité des pièces détachées et l’indice de réparabilité qui doit être indiqué depuis le 1er janvier 2021 sur 5 types d’appareils (lave-linge à hublot, smartphone, ordinateur portable, téléviseur, tondeuse à gazon électrique) en attendant qu’il s’applique à d’autres catégories de produits. Destiné à limiter le gaspillage, calculé selon des critères précis en fonction du type de produit et ayant une valeur comprise entre 0 et 10, il est censé vous donner une bonne indication des possibilités de réparation du produit. Nous reviendrons sur cet indice dans un autre article.