Dans le cadre de la notion de Bénéfice – Risque des médicaments, après la séquence 1 sur les médicaments de l’anxiété parue dans notre Newsletter d’octobre voici la séquence 2 : Bénéfice Risque des médicaments dans l’insomnie.
Introduction
Balance bénéfice risque des médicaments ? De quoi on parle ?
Comparer les risques de l’évolution naturelle de l’insomnie avec les risques de la prise d’un médicament hypnotique
Quelques éléments à connaître
L’évolution naturelle d’une insomnie dépend de sa cause :
- état de stress lié à un évènement de vie difficile, elle va disparaître en quelques jours ou quelques semaines ;
- liée à une pathologie psychique comme l’anxiété ou la dépression (7 à 10 fois plus de risque de souffrir d’insomnie chronique), l’insomnie nécessite alors l’expertise médicale.
Les traitements non médicamenteux et les conseils d’hygiène de vie * sont à privilégier dans tous les cas.
La prise de somnifère ne se justifie que de façon limitée et transitoire pour une raison précise, le bénéfice attendu «assurer le lendemain un travail domestique ou professionnel »
Risque :
- somnolence
- chute ou troubles cognitifs chez les plus de 65 ans,
- diminution de la concentration et ralentissement des capacités cognitives du lendemain, troubles de mémoire
- perte d’efficacité de la molécule avec une dépendance : à chaque tentative de diminution ou d’arrêt, il y a une recrudescence de l’insomnie.
Pour ces raisons, la durée de traitement est de quelques jours à 3 semaines (maximum 4 semaines).
A savoir
La personne doit être informée lors de la prescription autant de l’intérêt que des risques et des modalités d’utilisation de ces médicaments maximum 4 semaines
En complément du traitement, prise en charge psychologique et 10 recommandations d’hygiène du sommeil* pourront être expliquées et proposées.
- Respecter votre rythme et vos besoins en sommeil.
- Maintenez des horaires de lever et coucher réguliers, aussi bien en semaine que le week-end.
- Exposez vous à la lumière du jour en particulier le matin pour aider à réguler votre horloge biologique.
- Modérez la consommation d’excitants ( café, thé, coca , boisson énergisante) et n’en absorbez plus après 14h.
- Pratiquer une activité physique régulière . Arrêter de préférence 3 à 4 h avant l’heure du coucher.
- Le soir ne sautez pas le dîner (risque de fringale nocturne) Privilégiez les féculents en quantité raisonnable, les légumes, les laitages.
- Privilégiez une activité calme le soir ; aménagez vous un temps de transition entre les activités de la journée et celles de la soirée pour bien marquer le changement de rythme.
- Aménagez une chambre propice au sommeil : obscurité, silence, température entre 18°et 20°C.
- Déconnectez vous 1 à 2 h avant de vous coucher (éteindre smartphone, tablette, ordinateur) et laissez les écrans éteints jusqu’au lendemain.
- Allez vous coucher dés que les premiers signaux du sommeil ( bâillement, yeux qui piquent …) mais pas avant. Gardez un temps limité au lit pour maintenir l’association : lit = sommeil. Si vous ne dormez pas sortez du lit.
Message ANSM** : les médicaments de l’insomnie c’est pour quelques nuits. La lecture, c’est autant qu’on veut. »
*INSV institut national du sommeil et de la vigilance sur sante.gouv
**ANSM agence nationale de sécurité des médicaments
Références
Ameli « insomnie et anxiété : l’ANSM lance une campagne sur le bon usage des benzodiazépines »
INSV institut national du sommeil et de la vigilance sur sante.gouv : les carnets du sommeil
D.B
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