UFC-Que Choisir · Expert Militant Indépendant · 1re Association de consommateurs de France

UFC-Que Choisir

MENU

La « shrinkflation » : la hausse masquée des prix

Seuls les consommateurs très attentifs l’auront remarqué. En faisant vos courses, avez-vous déjà constaté que la quantité de l’un de vos produits a baissé alors que le prix n’a pas bougé ou pire, qu’il a même augmenté ?

C’est ce que l’on appelle la « shrinkflation ». Un terme anglais provenant de la contraction de deux mots : « shrink » qui veut dire réduire et inflation. Ce procédé utilisé par les fabricants ne date pas d’hier mais a tendance à s’amplifier actuellement avec la hausse des matières premières. La technique consiste ainsi à réduire la quantité d’un produit en conservant le même emballage pour masquer les hausses des prix.

Parmi les produits les plus touchés, on peut citer les céréales, les barres chocolatées, les produits d’hygiène ou même du fromage. Par exemple, la portion de Kiri qui pesait auparavant 20 grammes, est désormais passée à 18 grammes comme le dénonce l’association Foodwatch. Idem pour une bouteille de jus Tropicana qui est passée d’un litre à 900 millilitres en 2019. Et qui n’a pas également remarqué que les bouteilles de Coca-Cola ont été réduites en 2018 ? Les bouteilles de 2 litres sont devenues des 1,75 L et celles de 1,5 litre se sont transformées en 1,25 L. Ou, encore, peut-être n’avez-vous pas constaté que vos pots de crème fraiche de 50 cl ne contiennent plus maintenant que 45 cl ?

Cette pratique, aussi sournoise soit-elle, reste légale. Elle s’est développée depuis 2009 avec une mesure européenne sur la libéralisation des formats d’emballage. Avant cette loi, le format des emballages était règlementé. Un paquet de sucre devait par exemple peser 1 kg. Aujourd’hui, tout type de format est maintenant autorisé.

Ainsi, en toute légalité, les industriels qui utilisent ce procédé trompent les consommateurs. Les clients sont en effet naturellement moins vigilants à la variation des quantités qu’à une variation des prix. Face à ces méthodes contestables, il ne reste alors plus qu’une option pour les consommateurs : ils doivent être attentifs aux prix au kilo dont l’affichage est obligatoire.

Saphia Boudaoud